Luneciole

Moonday

Mardi 4 février 2014 à 20:45

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Et descendre du train la peur au ventre dévaler le quai comme si ce n'était qu'une pente les yeux fatigués le cœur endormi et sentir tes bras m'enlacer d'un élan cadencé comme pas permis et revoir après tant d'années tant d'attente tant d'errance tes deux jolis joyaux aussi pâles que ta peau et aller boire un verre rire des gens qui errent pour enfin retrouver ton parfum et te prendre par la main pour sortir sous la pluie courir trouver un abri rire à la folie et s'étreindre parce qu'il fait trop froid ou même juste comme ça sentir tes lèvres embrasser les miennes d'une chaleur saine découvrir cette sensation qui attisait mes envies depuis trop longtemps et pénétrer dans un monde doux et fou et saoul car ivre de toi je marchais dans tes pas te serrant contre moi et prétexter qu'il fait trop froid pour rentrer et marcher sous la pluie en s'efforçant de garder ouvert le parapluie vert pour enfin gravir les marches de ce qui allait devenir notre arche et claquer la porte et te mordre d'envie te pousser sur le lit et arracher nos vêtements exprimer nos sentiments faire corps avec toi parcourir ta peau de mes dix doigts y trouver ma lune et mes étoiles et te prendre la main la poser sur mon cœur afin que tu voies que c'est toi qui fais battre la cadence à l'intérieur et nous embrasser sans pudeur et nous rhabiller en vitesse s'en aller en courant et prier pour que la pluie cesse et entrer chez toi pour découvrir ton monde te regarder vivre en silence admiratif devant la pureté de tes gestes l'innocence de tes mots la simplicité de ton esprit et te suivre dans ta chambre m'imprégner de ton univers nous étonner toujours plus de la démence de notre romance en chercher le sens pendant des heures puis aller au Majestic avec toi regarder se mêler le cygne blanc au cygne noir tandis que se mêlent nos lèvres dans le noir et passer des heures à te dévorer du regard à te faire l'amour un peu au hasard car peu importe l'endroit le moment ou l'instant submergés par tant de sentiments tel le soufre et le mercure transcendant les éléments de leur union de leur fusion nos corps et nos cœurs résonnaient de l'osmose alchimique qui s'en dégageait et cueillir la rosée de tes yeux au creux de tes lèvres et lire sur les tiennes ces trois petits mots s'insinuant dans tous les pores de ma peau t'embrasser du matin au soir parfois jusqu'à très tard dans la nuit puis l'horloge sonne midi et le train sonne la fin jusqu'aux jours prochains car l'évidence régissant notre histoire nous promet une vie main dans la main et pleurer de t'abandonner mais t'embrasser jusqu'à foutre les pieds dans le train qui quitte la gare et te crier dans un regard au revoir et je t'aime mon nuage la terre où je marche et la lumière qui m'éclaire.
 
 

Par Claudem le Mardi 4 février 2014 à 20:54
Toutes ces scènes qui s'enchaînent et qui tiennent en haleine le lecteur et ces images qui nous font vivre le texte comme on voit les images d'un film et ne plus respirer mais vivre avec ces deux qui s'aiment et arriver au bout du texte essoufflés mais ravis et vouloir dire bravo mais rester bouche bée et relire une deuxième fois sans s'arrêter et se dire que oui ça mérite un bravo.
Par Plotine le Mardi 4 février 2014 à 21:14
J'aime beaucoup. Finalement, je me demande pourquoi on s'enquiquine avec des virgules et des points, et même des points-virgules.

Ça donne un rythme effréné au récit qui va très bien avec l'histoire que tu racontes. Ça colle parfaitement avec le désir amoureux, l'impatience, le désir.

Je me suis amusée à faire un texte de ce genre (mais beaucoup moins élaboré que le tien) que je posterai pour la saint-Valentin.
Par Bleualame le Mardi 4 février 2014 à 22:04
Oui, texte très enlevé, vertigineux, un tourbillon, en même temps limpide, comme le courant d'une rivière quelque peu tumultueuse. Ne laisse rien au hasard. Tout est dit, Dit très vite de crainte d'oublier quelque chose, mais aussi de transmettre l'idée que beaucoup de bonheurs et de plaisirs peuvent se donner en une courte durée, lorsque s'aimer occupe tout le temps du matin jusqu'au soir. Ne laisse pas place à la respiration. Donne envie de vivre ça au moins une fois dans sa vie. Évidence, comme titre, pourrait signifier que l'amour c'est ça; ça va de soi. Restrictif comme représentation de l'amour, incontestablement.
Par Coline. le Mercredi 5 février 2014 à 5:39
En apnée, c'est dur, d'autant que le coeur bat la chamade, et où reprendre son souffle ? Tant pis, on verra plus tard ! pour l'instant on profite d'un coup de jeune, haletant, on plonge dans le bleu d'une histoire d'amour, ça fait du bien, même s'il y a quelques répétitions : les histoires d'amour, c'est un peu répétitif !
Par Labus le Mercredi 5 février 2014 à 11:27
En tant qu'exercice, c'est une réussite. Sur un format court, ça tient la route. Ici, le "et " remplace à la ponctuation, parfois avantageusement pour un rythme enlevé, mais sa récurrence finit par se remarquer. C'est ma seule, petite, réserve. C'est très bien écrit.
Par Mademoiselle-Marianne le Mercredi 5 février 2014 à 19:38
J'aime beaucoup ce que tu fais, et justement ça se concrétise encore. Tu sais tenir le lecteur en haleine et de ne pas mettre de ponctuation, ceci accentue cette idée, et c'est bien joué ! C'est un point fort qu'on ne trouve pas vraiment chez tout le monde. ET bien sûr, on s'imagine très bien toutes les scènes, ça en devient palpitant, et de se dire qu'on aimerait que quelqu'un nous aime aussi fort que ça, et de se dire que nous aussi on a envie de vivre cela...

Encore bravo !
Par Papillon. le Lundi 3 mars 2014 à 5:35
Superbe ! J'ai adoré le manque de ponctuation qui m'a entraîné dans une course folle mais en appréciant chaque instant !
 

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