Luneciole

Moonday

Mercredi 8 janvier 2014 à 18:29

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Comme chaque nuit, le sommeil a fui. Comme un lâche, il m'abandonne, comme chaque nuit, il me laisse seule contre tous ces foutus cyclones. Mon cœur devient capharnaüm. Une sorte d'amas, de désordre, de méli-mélo, de bric-à-brac d'émotions. Je ne sais toujours pas par où commencer pour en finir avec tout ce mal. Si j'avais su que ça me suivrait ainsi chaque jour et chaque nuit, si j'avais su que ça me collerait à la peau comme une coquille d'escargot. J'aurais profité de mon insouciance pour 
tracer la route
 et jurer en argot. Mon cœur semble vouloir foutre le camp de ma poitrine. Je me lève, manque de nicotine. Il me reste quelques clopes sur la table de la cuisine. 


Comme chaque nuit, elle a fui. Comme une lâche, elle m'abandonne, comme chaque nuit, elle me laisse seul pour sa nicotine et son monoxyde de carbone. J'ai l'impression de n'être plus personne. C'est tellement plus facile pour elle de fuir que d'assumer. Me regarde-t-elle seulement encore ? Voit-elle le remue-ménage incessant qui torture mon corps ? Voit-elle à quel point mes orga
nes crient haut et fort qu'ils brûlent d'envie de faire partie intégrante de son décor ? J'ai l'impression qu'elle a perdu toute son innocence, elle ne m'accorde plus aujourd'hui que les blessures sanguinaires de l'indifférence. De jour comme de nuit, je suis dans l'attente de sa présence. C'est pas une vie ça, notre romance a des allures de démence. D'histoire en suspens. D'aventure hors du temps. Ce n'est pas comme ça que j'imaginais nos lendemains ni ce à quoi je m'attendais en lui prenant la main. 


Il ne comprend pas. Il ne me comprendra jamais, après tout il n'est pas moi. Je suis une femme à l'état de compost. J'enchaîne bouffée sur bouffée, je voudrais me tuer à coup de fumée et ne plus avoir à me justifier. Je 
n'ai plus aucune force. Je me sens comme paralysée et l'écorce de mon corps se désagrège peu à peu. Je me sens nue. Je ne suis plus. Plus rien que le néant apocalyptique, le mélodrame artistique d'un champ de bataille après une guerre psychodramatique. Et ça il ne peut pas le comprendre, lui qui a toujours vécu entouré de tout et de tous et d'amour chaque jour. Il ne connait pas l'inconsistance qui me ronge. Il ne peut pas imaginer ce mal qui bat en cadence sous mon sein ni même cette douleur qui est née dans mes songes les plus malsains. J'écrase ce qui reste de ma cigarette dans le cendrier. Assez de torture. Il faudrait que je dorme, au moins pour la forme. J'arrive à la porte de la chambre. Il est sur le dos, les yeux ouverts, le corps nu. Cela fait trop longtemps qu'il ne me fait plus rien, que mon estomac ne se tord plus à sa vue et que mon cœur s'est arrêté de sursauter. Comme lorsque ses deux petits soleils venaient embrasser mes amandes, aujourd'hui brûlées à force d'avoir trop pleuré.


Elle ne comprend pas. Elle ne comprendra jamais, après tout elle n'est pas moi. Je suis un homme au cœur en compote. Où est-ce qu'elle s'est crue ? On ne donne pas son cœur pour le reprendre du jour au lendemain. Elle est devenue l'ombre d'elle-même, une sorte de pantin oxygéné et vide d'entrain, qui se force à sourire pour ne pas pleurer, qui blanchit à la lumière du dehors et  qui vomit quand le monde dort. Je lève les yeux. Elle est à la porte, me regardant de ses pupilles lourdes et de ses cernes creusés. Son corps presque squelettique, d'une pâleur extrême, ne me fait plus aucun effet. A qui la faute si on en est arrivé là ? Sûrement pas moi. Ses invraisemblables démons ont fini par lui flinguer la raison, il n'y a plus en elle qu'un tourbillon d'abomination. Si autrefois réso
nnait un tambour dans mon cœur et même tout l’orchestre dans le bide, il ne me reste aujourd’hui qu’un vieux morceau d'orgue, une mélodie morbide.




Et pourtant, par habitude ou par lâcheté, ils esquisseront un faux sourire et se lanceront de douces banalités avant de s’endormir chacun de leur côté.

Jeudi 9 janvier 2014 à 10:21

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Elle avait les épaules nues et de l'ébène coulait dessus. C'est la première chose que j'ai remarqué lorsque je l'ai vue. Ses cheveux d'un noir de jais contrastaient avec merveille sa peau blanche et laiteuse, et voguaient au rythme du vent, comme pour sublimer ce portrait. Chacun de ses gestes, de ses mouvements, était imprégné d'une grâce digne du monde d'en haut. De son visage harmonieux me regardaient deux petits chocolats. Son regard était très doux, presque transparent. Elle dut s'apercevoir que je la regardais avec insistance. Elle détourna légèrement la tête. On aurait dit que sa peau était couverte d'une neige immaculée. Lorsque le soleil vint l'embraser, elle se mit à briller, et recula d'un pas : elle le fuyait, tout comme moi. Esquissant un sourire à en faire sortir le cœur de ma poitrine, elle me fixa un instant, puis tourna les talons. L'ange disparut de mon champ de vision.

Son apparition avait déclenché en moi une sorte de mécanisme infernal. Le souffle venait à me  manquer. Mes organes s'entrechoquaient et mon cœur tambourinait. La guerre faisait rage. Je n'arrivais pas à réfléchir et encore moins me décider à lui courir après : je savais peut-être déjà que je ne la reverrai jamais. Je me rappelle être resté de longues minutes les bras ballants, existant bêtement au milieu de la rue à me remémorer les lignes de sa jupe fendue. J'avais si peur d'oublier la noirceur de ses cheveux que je me repassais le film en continu. Les images défilaient, superposées à la ville a
nimée d'un après-midi d'été. La foule, bruyante mais lointaine, continuait de déambuler au hasard des vitrines, traversant son image sans s'arrêter. L'asphalte bourdonnait mais je n'y prêtais guère attention. Comment un regard pouvait-il susciter à ce point l'émotion ? Cette inconnue avait balayé en quelques instants chacune de mes convictions. Je fermais les yeux le plus fort possible pour graver chaque courbe de son corps et l'essence-même de son apparition.

Quand je les rouvris, la ruelle s'était vidée de ses effluves passantes et l'ange s'était de nouveau évaporé. Il ne restait plus qu'une sale odeur dans l'air. On y respirait l'âme triste et fatiguée, le vide et la poussière. Un sourire ironique s'afficha sur mon visage éteint. Et puis les larmes s'en sont mêlées, décuplant la tempête qui battait son plein. C'était digne des plus grandes chutes. Si l'horloge cardiaque s'était maladroitement relancée, mes poumons peinaient tout de même à s'oxygéner.
 J'appris pourtant à savourer le goût de mes larmes salées, preuve que je n'avais pas rêvé, seule lumière dans l'obscurité.


Jeudi 16 janvier 2014 à 20:29

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Hé toi là, tu sais que ça commence à faire un petit bout de temps que je t'attends sans relâche ? Je guette, j'espère, je crois t'apercevoir puis je te perds de vue, je me ronge les ongles, je fais les cent pas et je deviens folle, folle, folle, folle de toi. Je m'accroche à l'idée insensée que tu finiras bien par débarquer, et j'attends encore.
 
Où es-tu ? Je te cherche du regard partout et nulle part. Je vogue un peu au hasard. Il commence à se faire tard et les nuits sans toi virent au cauchemar. Je suis censé faire comment sans toi ? Alors je t'attends et les aiguilles tournent et tournent encore jusqu'à l'aurore. J'attends, parce que c'est la seule chose qu'il me reste : le temps. Jusqu'au jour où même lui me glissera entre les doigts. Avant que cela n'arrive, dépêche-toi de poser tes valises et de tout faire valser, j'ai besoin de vivre. Je n'en peux plus de survivre.         
 
J'ai beau retourner la situation dans tous les sens, me torturer l'esprit encore et encore, j'en reviens toujours à la même conclusion : ma vie a besoin de ce foutu chamboulement que toi seul peux m'apporter. Tu sais, sans toi les jours passent à une lenteur indéfinissable. Le temps est dégueulasse, les rues sont vides et les gens sont chiants. J'ai l'impression de regarder ma vie se jouer sans moi. Avouons-le, toute seule, je perds mon temps.
 
Personne n'est fait pour vivre seul. Peut-on vivre heureux ainsi ? Pure connerie. On se cache pour ne pas souffrir, comme on se cache de la pluie, du vent, de l'oubli et des mots blessants.  On  ne s'expose plus, ni au froid ni même à l'amour.  Je pointe du doigt la facilité à plonger la tête sous l'eau dès qu'un cœur en frôle un autre.  Ce n'est pourtant pas compliqué. C'est comme en hiver.  Les feuilles volent, la pluie se déchaine, le thermomètre dégringole mais il reste l'écharpe et le grand manteau, non ?  On peut très bien sortir et affronter les frissons de l'hiver et des rencontres.  Alors c'est trop facile. C'est trop facile de dire, j'ai peur de l'amour, j'ai peur des je t'aime, j'ai peur de l'autre.
 
J'ai besoin de voir tes yeux foncés et malicieux de caïd des bacs à sables me regarder de toute leur intensité, que ton sourire en coin accompagne ma maladresse, que ton insolence naturelle me fasse devenir folle, que ta voix grave me souffle des niaiseries dans l'oreille. Je veux que tu m'enveloppes dans tes bras quand je fais semblant d'avoir froid, passer des heures à t'écouter parler et à te raconter les moments de ma vie que tu as raté. Je veux qu'on prenne notre petit déjeuner avec les yeux à moitié fermés et les cheveux ébouriffés. Je veux te beurrer les tartines qu'on mangera dans le canapé, je veux que tu te moques de moi parce que je ne sais pas faire le café. Je veux qu'on s'engueule à propos du programme télé et te sauter dessus pour récupérer la télécommande. Je veux que tu me chatouilles à m'en faire pleurer, juste histoire de pouvoir me venger. J'ai envie de me balader uniquement vêtue d'une de tes chemises, que tu finiras par m'arracher. J'ai envie qu'on choisisse les prénoms des enfants qu'on n'aura probablement jamais.
 
J'ai besoin de me sentir vivant, tu comprends ? Je veux pouvoir sourire même quand tu n'es pas là et attendre avec impatience les prochaines fois. Comme le petit garçon qui attend Noël. Je veux perdre mes doigts dans tes longs cheveux et perdre mon âme au plus profond de tes yeux, te regarder dormir comme un bébé et quand tu es malade veiller à ton chevet. Je veux courir et chanter sous la pluie, traverser la ville en courant à minuit et refaire le monde dans un de ces bistrots d'Italie. Je veux prendre la route avec toi, partir n'importe où et y faire n'importe quoi, vivre à coup de fous rire et de sexe sous tous les toits. J'ai besoin de me sentir rassuré. Tu sais, la noirceur ne demande pas très cher le loyer, alors ça fait un moment que je m'y suis installé. J'ai besoin d'en sortir, de l'envoyer se faire foutre et toi seule peut m'y aider.

J'ai besoin que tu m'attrapes par la taille et que tu m'embrasses à m'en flinguer les lèvres. Je veux entendre tous les soupirs que je t'ai mille fois imaginé pousser, je veux voir le désir se dessiner dans ton regard, sentir mes joues rougir sous son poids et te voir perdre le contrôle au moment où moi je perds l'envie de rester sage. Je veux qu'on coure dans la rue en pleine nuit, qu'on prenne un bain moussant et qu'on fasse l'amour sous la pluie. Je veux te présenter à toutes mes amies et les faire crever de jalousie. Je veux t'embrasser à en mourir et un jour te recouvrir de chantilly. Je voudrais qu'on aille à Disneyland et qu'on devienne potes avec Mickey et que tu m'emmènes à Londres même si on ne sait pas parler anglais. Je veux que tu me cries que tu n'aimes que moi, même si je te répondrais toujours que je ne te crois pas. Je veux qu'on aille au cinéma et qu'on n'écoute rien du film, qu'on se roule dans l'herbe et que tu me traites de gamine. Je voudrais te foutre la honte dans un karaoké. Je veux te traîner dans les magasins et que tu me dises comment m'habiller, qu'on prenne des photos affreuses dans le photomaton d'Intermarché et te chanter des berceuses comme si c'était toi le bébé. Je veux que tu me racontes tes soirées de débauche et faire semblant de ne pas m'être inquiétée.
 
Je veux passer la journée avec toi en pyjama, te l'arracher quand sur mon corps se poseront tes doigts et te faire l'amour sans foi ni loi au moins cent fois par mois. Je veux me battre avec toi contre le parapluie et faire les magasins à Paris même si je n'ai jamais supporté les quartiers huppés et les effluves des parfumeries. Je veux qu'on passe des heures en terrasse sous le soleil. Je veux qu'on fasse la sieste à n'importe quelle heure parce qu'on a trop sommeil, qu'on aille bronzer et qu'on s'embrasse toute la journée. Je veux qu'on choisisse le restau le plus cher et qu'on parte sans payer. Je veux que tu me racontes ta vie et tes envies, que tu me parles de tes parents, de tes premières dents, de ce que tu veux et même de tes premiers amoureux. Je veux te donner ce qui il y a de mieux chez moi parce que tu ne mérites pas moins. J'ai besoin que tu acceptes ma fragilité comme mon indépendance, que tu chérisses mon côté ours qui se complaît dans l'errance. J'ai besoin de voir les aiguilles tourner dans le mauvais sens.
 
J'ai envie qu'on aille à la plage pour te forcer à te baigner même si l'eau est gelée. Je veux te voir être jaloux quand je dis bonjour au boulanger, je veux qu'on danse à ne plus pouvoir marcher. Je voudrais que tu sois fier de m'avoir même quand je ferai peur à voir. J'ai envie qu'on s'enfile vodka et tequila et qu'on se réveille avec la gueule de bois dans un endroit qu'on ne connait pas. Je veux que tu me traînes dans des concerts où je n'ai pas envie d'aller, je veux qu'on passe une nuit dans Ikea, qu'on dorme à la belle étoile, qu'on mange chinois et qu'on se tartine de chocolat. Je veux lire un bouquin et te forcer à le dévorer, même si le titre est écrit en rose et que ça m'a fait pleurer. Je veux que tu m'écrives des lettres que je ne jetterai jamais, je veux que ta mère connaisse mon nom et ma couleur préférée.
 
Je n'ai aucune envie de voir s'entasser ces jours qui passent et se ressemblent. J'ai besoin de les renouveler chaque matin. Je veux que tu m'accompagnes même dans mes égarements,  parce qu'errer à deux c'est bien mieux et puis il y a de jolis paysages quand tu lèves les yeux.  Je veux t'emmener au cœur des places qui ont bercé mon enfance et qu'on vive la plus impudique des romances, qu'on fraude le train, qu'on prenne l'avion, ou encore un vieux van qu'on aura retapé. On se lancera sur la route la nuit tombée, je fermerai les yeux et tu me diras quand tourner. Je m'écroulerai de rire entre deux baisers. On prendrait un grand matelas à l'arrière pour se battre et s'ébattre de midi à minuit. Je veux qu'on traverse l'Asie et qu'on se regarde vivre dans le regard de l'autre, je veux qu'on s'aime sans sursis et qu'on passe la nuit à se rêver astronautes.
 
Je veux que tu oublies ta brosse à dent chez moi et qu'on bronze dans mon jardin en juillet. Je veux qu'on saute en parachute même si je trouve que c'est de la folie et je veux faire l'amour dans un ascenseur à minuit. On sera les rois du monde, qu'on s'en aille en Afrique ou dans un pays exotique, qu'on dîne à la pizzeria du coin ou dans un restau chic. Je voudrais que ton père m'adore et que le mien t'accepte, qu'on dorme n'importe où et que tu me voles toute la couette. Je veux que tu me fasses pleurer et te traiter de gros con pour finalement te prendre dans mes bras quand tu demanderas pardon. Je veux qu'on aille à Paris pour faire du lèche-vitrine, te prendre en photo et qu'on se paume dans le métro, que tu te moques de moi parce que je n'ai pas d'abdos alors que toi t'as les tablettes de chocolat de Rambo. Je veux faire semblant de m'intéresser au foot histoire que tu me trouves géniale et je veux que tu m'emmènes voir les plus belles comédies musicales. Je veux que tu me fabriques un beau tapis volant et qu'on aille se cacher là-bas, chez Peter Pan. Je veux vivre à cent à l'heure sans penser au lendemain, je veux qu'on tue la routine à coup de rêves de gamins.
 
Je veux courir sur la plage une nuit d'été où l'air marin et le fracas des vagues sur les rochers nous émerveillera. Je veux te faire l'amour dans le sable mouillé au moins une fois. Je veux que tu m'accompagnes à Roland-Garros et t'emmener aux plus grands concerts et comédies musicales de la capitale. Je veux que chaque instant frôle l'apothéose et le dénouement final. Je veux te prendre dans mes bras quand il fait trop froid ou même juste pour être près de toi, te dévorer de mes yeux cernés et te dire à quel point je crève d'amour quand t'allumes en moi ce grand brasier. Je veux qu'on passe des soirées au chaud, avec une grosse couette, ufeu de bois, ton film préféré qu'on a vu au moins cinquante fois, tes lèvres et mes dix doigts. Je veux que tu apprennes à aimer chacun de mes défauts au moins autant que mes maux. Je veux être ton auteur personnel, te conter, te chanter et te dessiner les milliards d'étoiles du ciel. Je veux être ton lion et ton soleil pour te protéger dans ton sommeil. Je veux qu'on s'embrasse partout, au cinéma, dans la file d'attente de la banque, entre les étagères de la bibliothèque, chez l'asiatique du coin et même au musée. Je veux rentrer chez moi, m'allonger sur le lit, penser à toi et sourire, juste en retraçant dans mon esprit le contour de tes formes et les boucles de tes cheveux. Je veux souffrir et penser à toi pour aller mieux.
 
Je pourrais encore écrire des milliers de lignes, tu ne connais pas le quart de tout ce que je m'imagine. On a du pain sur la planche et un calendrier bien chargé alors s'il te plaît, rapplique dans les plus brefs délais. Tu t'es déjà bien assez fais désirer. Viens vite, vite, vite, m'arracher à l'ennui et à la médiocrité.
 
Je pourrais te déballer une immensité d'adjectifs mielleux sur nos querelles d'amoureux et des tonnes de préciosités sur l'essence même de notre romance. Je voudrais inventer une grammaire pour écrire une histoire qui ne ressemble qu'à nous. Alors dépêche-toi. Je n'en peux plus de ne pas te connaitre. Rentre-moi dedans, casse moi les dents, brûle mes os et apprends-moi les sentiments. J'ai besoin que tu me fasses vibrer et que tu me tortures l'estomac. Je n'en peux plus de vivre sans toi.


 
Texte : Bleu - J / Rose - C

Mardi 4 février 2014 à 20:45

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Et descendre du train la peur au ventre dévaler le quai comme si ce n'était qu'une pente les yeux fatigués le cœur endormi et sentir tes bras m'enlacer d'un élan cadencé comme pas permis et revoir après tant d'années tant d'attente tant d'errance tes deux jolis joyaux aussi pâles que ta peau et aller boire un verre rire des gens qui errent pour enfin retrouver ton parfum et te prendre par la main pour sortir sous la pluie courir trouver un abri rire à la folie et s'étreindre parce qu'il fait trop froid ou même juste comme ça sentir tes lèvres embrasser les miennes d'une chaleur saine découvrir cette sensation qui attisait mes envies depuis trop longtemps et pénétrer dans un monde doux et fou et saoul car ivre de toi je marchais dans tes pas te serrant contre moi et prétexter qu'il fait trop froid pour rentrer et marcher sous la pluie en s'efforçant de garder ouvert le parapluie vert pour enfin gravir les marches de ce qui allait devenir notre arche et claquer la porte et te mordre d'envie te pousser sur le lit et arracher nos vêtements exprimer nos sentiments faire corps avec toi parcourir ta peau de mes dix doigts y trouver ma lune et mes étoiles et te prendre la main la poser sur mon cœur afin que tu voies que c'est toi qui fais battre la cadence à l'intérieur et nous embrasser sans pudeur et nous rhabiller en vitesse s'en aller en courant et prier pour que la pluie cesse et entrer chez toi pour découvrir ton monde te regarder vivre en silence admiratif devant la pureté de tes gestes l'innocence de tes mots la simplicité de ton esprit et te suivre dans ta chambre m'imprégner de ton univers nous étonner toujours plus de la démence de notre romance en chercher le sens pendant des heures puis aller au Majestic avec toi regarder se mêler le cygne blanc au cygne noir tandis que se mêlent nos lèvres dans le noir et passer des heures à te dévorer du regard à te faire l'amour un peu au hasard car peu importe l'endroit le moment ou l'instant submergés par tant de sentiments tel le soufre et le mercure transcendant les éléments de leur union de leur fusion nos corps et nos cœurs résonnaient de l'osmose alchimique qui s'en dégageait et cueillir la rosée de tes yeux au creux de tes lèvres et lire sur les tiennes ces trois petits mots s'insinuant dans tous les pores de ma peau t'embrasser du matin au soir parfois jusqu'à très tard dans la nuit puis l'horloge sonne midi et le train sonne la fin jusqu'aux jours prochains car l'évidence régissant notre histoire nous promet une vie main dans la main et pleurer de t'abandonner mais t'embrasser jusqu'à foutre les pieds dans le train qui quitte la gare et te crier dans un regard au revoir et je t'aime mon nuage la terre où je marche et la lumière qui m'éclaire.
 
 

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